J’ai choisi de remonter le temps à travers les générations d’une famille.
Saga familiale et énigme génétique, l’histoire chemine, dans la France du XXe siècle, au milieu du passé des protagonistes pour tenter de parvenir aux sources du vice.
Alors que je m’émerveillais du style littéraire de Bazin, j’étais longtemps frustré par Vipère au poing où l’histoire restait un récit d’enfance sans véritable analyse sur l’origine de la maltraitance.
J’ai débouché sur une question ébranlant mes convictions :
les évènements d’une vie ont-ils moins d’importance que l’héritage génétique ?
Palmova, bachelière en 1927 avec les félicitations du jury, se voit refuser l’accès à l’université par son père, militaire, hostile à une gloire qui éclipserait l’éclat mesquin de ses galons. Neurasthénique, elle reporte ses ambitions sur ses enfants.
Troh, fils de Palmova, sur un malentendu, s’unit à Marie-Ange, inculte se faisant passer pour instruite.
Elle s’installe avec Troh et ses enfants loin de Palmova dans une cité dortoir. Croyant semer son passé, elle sème le néant.
Troh martyrise Al, 6 ans. Tous les prétextes sont bons pour cogner et humilier. Et de hurler haut et fort être victime d’un monstre.
Animé d’une haine tout aussi viscérale des Juifs, Troh éructe à leur encontre des injures dans l’appartement.
Persuadé d’être Juif et monstre, Al cherche sa véritable identité. Pour échapper à la folie, il se réfugie la nuit en rêve chez les parents de ses amis.
Troh et sa famille déménagent dans la banlieue Ouest de Paris. Al découvre le fossé qui le sépare des autres enfants. Une nouvelle épreuve lui fait face : l’instruction. Mais Troh de s’acharner à l’écraser, demeuré qu’il est.
Aucune discussion ne peut plus parvenir à une entente. De toute façon, Troh n’envisage que la destruction totale de l’adversaire.
Pruk exploite la ferme avec sa nouvelle femme Brava et boit à l’auberge des Sources. Des démons dans la tête, il s’enfonce dans les bois, se frotte de terre et de feuilles et crie pour les exorciser.
Il inocule à Marie-Ange, sa fille, le désir irrépressible d’une œuvre malfaisante, comme une tare génétique se transmet à la descendance.